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Peyrepertuse, la citadelle du vertige (France)

22 Août 2023

Citadelle du vertige, c'est LE château des superlatifs : sublime, impressionnant, fabuleux, époustouflant, immense, emblématique, grandiose...

Le château de Peyrepertuse, la Carcassonne céleste


Le château de Peyrepertuse est un ancien château fort dit « cathare », aujourd’hui en ruine, qui se dresse sur une crête calcaire à près de 800 m d’altitude, dans le département de l’Aude, en région Occitanie. Il fait partie des « Cinq fils de Carcassonne », les châteaux de Quéribus, Puilaurens, Termes et Aguilar, tous situés au sommet de pitons rocheux « imprenables ». Il est surnommé la « Carcassonne céleste » car c’est le plus grand des cinq châteaux ou encore, la citadelle du vertige.

Nous avons visité ce site exceptionnel lors d’une belle journée d’été. Voici le récit de notre visite.

Le parking


Nous avons garé notre voiture sur le parking situé à environ 800 m du château, au pied du village de Duilhac-sous-Peyrepertuse. Le parking est gratuit et ombragé. Il y a des toilettes et des points d’eau potable à disposition. Nous avons pris nos bouteilles d’eau, et nous nous sommes dirigés vers l’entrée du site.

Nous avons acheté nos billets d’entrée à la billetterie, située dans un bâtiment en pierre qui abrite également une boutique de souvenirs et un espace d’accueil. Le prix du billet est de 8 euros par adulte et de 4 euros par enfant. Le billet nous donne accès au château et à la chapelle Saint-Michel, ainsi qu’à un livret explicatif et à un plan du site. Une application permet de rendre la visite plus vivante.

Chemin escarpé et des escaliers en pierre


Nous avons emprunté le chemin qui monte vers le château, en admirant la vue sur le village de Duilhac et sur les vignes qui s’étendent à perte de vue. Le chemin est bien balisé et entretenu, mais il faut être prudent car il est assez pentu et caillouteux. Il faut compter environ 10 minutes de marche pour atteindre le château.




Arrivés au pied du château, nous avons franchi une première porte fortifiée, puis nous avons gravi les escaliers qui mènent à l’entrée principale du château. Les escaliers sont taillés dans la roche et sont assez étroits. Il faut faire attention à ne pas glisser. Nous avons pu admirer la vue sur le paysage environnant, avec les montagnes des Corbières et le pic de Bugarach en toile de fond.

L’entrée du château


La porte fortifiée donne accès à l’enceinte basse du château. Le château se compose en fait de deux parties : l’enceinte basse, construite au XIIIe siècle par les rois de France après la croisade contre les Albigeois, et l’enceinte haute, appelée aussi donjon Sant Jordi ou Saint-Georges, construite au XIe siècle par les seigneurs locaux.

La cour


Nous avons traversé la cour du château, où se trouvent plusieurs bâtiments : le corps de garde, où logeaient les soldats chargés de surveiller l’entrée ; le logis seigneurial, où résidaient les gouverneurs du château ; les citernes qui recueillaient l’eau de pluie pour alimenter le château (dans tous ces châteaux hauts perchés, le problème, c’était l’eau, à Peyrepertuse, quatre citernes alimentaient le site, l’une dans l’église, l’autre dans le logis, les deux autres à Sant-Jordi) ; et l'église Sainte-Marie, de style romane qui date du XIIe siècle. Nous avons obserrvé les détails architecturaux, comme les archères, les meurtrières, les cheminées ou les voûtes.

Les remparts


Nous avons ensuite observé le chemin de ronde qui longe les remparts du château magnifiquement construit sur des corbeaux en pierre. Nous avons pu apprécier la solidité et la hauteur des murailles, qui sont renforcées par des tours ouvertes à la gorge, c’est-à-dire sans mur du côté intérieur. Nous avons aussi remarqué la forme triangulaire de l’enceinte basse, qui épouse le relief de la crête rocheuse. Nous avons profité de la vue imprenable sur la vallée du Verdouble et sur le château de Quéribus, situé à 7 km au sud.

Le chemin de garde


Nous avons continué notre visite en suivant le chemin qui relie l’enceinte basse à l’enceinte haute. Curieux, nous sommes montés dans une tour de guet avec bonheur car de ce point, on peut admirer les deux parties du château. Un escalier taillé dans le roc, qui comporte 60 marches, a été construit en 1242 sur ordre de Saint Louis, qui voulait relier les deux parties du château. Il est impressionnant car il longe la falaise et offre une vue vertigineuse sur le vide. Il faut avoir le cœur bien accroché pour le gravir !

L'enceinte haute


Nous sommes arrivés à l’enceinte haute du château composée du donjon Sant Jordi ou Saint-Georges et de sa chapelle. Ce donjon est le point culminant du château, à 800 m d’altitude. Il date du XIe siècle et il était à l’origine la résidence des seigneurs de Peyrepertuse. Il est composé de plusieurs pièces : la salle d’armes, où étaient entreposées les armes et les munitions ; la salle des gardes, où veillaient les sentinelles ; la salle du seigneur, où se tenaient les réceptions et les audiences ; la chambre du seigneur, où il dormait et travaillait ; et la chapelle Saint-Georges.

Le donjon


Le donjon, une tour carrée servait de dernier refuge en cas d’attaque. Il était accessible par une échelle amovible qui pouvait être retirée en cas de danger. Le donjon comportait trois niveaux : le rez-de-chaussée, où se trouvait une citerne ; le premier étage, où se trouvait une salle voûtée ; et le deuxième étage, où se trouvait une terrasse crénelée.

La chapelle


Nous avons terminé notre visite par la chapelle Saint-Georges, qui est située à l’extrémité du donjon Sant Jordi. La chapelle date du XIIe siècle et elle est dédiée à saint Georges, le saint patron des chevaliers. Elle offre une vue panoramique époustouflante sur le paysage environnant et le château.

Peyrepertuse est un site exceptionnel, chargé d’histoire et de beauté, qui mérite le détour.

Un peu d'histoire


Le château de Peyrepertuse a une longue et riche histoire, qui remonte au moins au Xe siècle.

Le site a été occupé depuis la période gallo-romaine. C'est en 842 que Peyrepertuse est mentionné une première fois dans les textes. Il appartient à partir de 1162 à la ligne de défense du royaume d’Aragon face aux seigneurs occitans. Il ne joue pas un grand rôle pendant la croisade contre les Albigeois, qui vise à éradiquer l’hérésie cathare dans le sud de la France au XIIIe siècle.

Le château devient en 1240 possession du roi de France, qui en fait une pièce maîtresse de sa ligne de défense face à l’Aragon. Louis IX et ses successeurs y réalisent d’importants travaux d’agrandissement et de fortification, qui font du château un chef d’œuvre d’innovation et d’adaptation au relief.

Le château se compose en fait de deux parties : l’enceinte basse, construite au XIIIe siècle par les rois de France, et l’enceinte haute, appelée aussi donjon Sant Jordi ou Saint-Georges, construite au XIe siècle par les seigneurs locaux. Les deux parties sont reliées par un escalier taillé dans le roc, ordonné par Saint Louis en 1242.

Le château accueille en 1355 Henri de Transtamare, l’un des prétendants au trône de Castille, qui y est caché par le roi de France Charles V après sa défaite à Navarette. En 1542, le château est pris par Jean de Graves, un seigneur réformé, mais il est capturé et exécuté.

Le château perd son intérêt stratégique après le traité des Pyrénées en 1659, qui fixe la frontière entre la France et l’Espagne. Il est progressivement abandonné et tombe en ruine. Il est classé monument historique en 1908 et fait l’objet de restaurations depuis lors.

Le château est aujourd’hui un site touristique majeur, qui attire chaque année des milliers de visiteurs.

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